II.3. Création/destruction de matière dans un champ gravitationnel variable [A20]
Dans une théorie "relativiste" de la gravitation, incluant donc l'équivalence masse-énergie, on peut s'attendre à ce que la masse-au-repos ne soit pas conservée - puisque c'est déjà le cas en relativité restreinte, où les collisions de particules ne conservent pas la somme des masses-au-repos, conformément à ce qui est observé en physique des particules - et, plus précisément, on pourrait s'attendre à ce que de la matière puisse être créée ou détruite par un échange avec l'énergie gravitationnelle, dans le cas d'un champ gravitationnel variable. Pourtant, en RG et dans les autres théories métriques, l'équation dynamique Tmunu;nu = 0 entraîne, pour un fluide parfait isentropique, que la masse-au-repos d'un milieu continu est conservée exactement. Ceci a été démontré par Chandrasekhar (1969).II.4. Modèles homogènes d'univers et accélération de l'expansion [A28 , B20]
Dans la théorie étudiée, on postule une contraction gravitationnelle des corps. Celle-ci caractérise, à un instant T donné, la relation entre les deux métriques spatiales sur le corps de référence privilégié M: la métrique euclidienne g0 qui rend M rigide, et la métrique physique riemannienne g. Il est donc naturel, et même nécessaire, de compléter cette relation entre les deux métriques en introduisant un facteur d'échelle R(T) qui laisse à cette relation la possibilité de dépendre du temps T. On trouve en effet que, par suite de la conservation de l'éther, qui joue un rôle crucial dans l'établissement de l'équation de champ, le facteur R(T) est déterminé par le champ rho_e, et dépend effectivement du temps. L'éther ne serait donc pas conservé si l'on omettait le facteur R(T). Lorsqu'il y a "expansion" au sens classique, i.e. quand R(T) augmente, cela signifie qu'il y a une contraction "cosmologique" des objets, par rapport à la métrique euclidienne invariable g0. Par analogie avec les cas du mouvement uniforme et du champ gravitationnel pur, il est alors naturel de laisser aussi la possibilité d'une dilatation temporelle "cosmologique", ce que je fais en introduisant un exposant n (n = 0 si cette dilatation temporelle n'a pas lieu).II.5. Schéma post-newtonien "asymptotique" [A23 , A25-26 , A32 , A33 , B16 , B18 , B22 , B23]
i) Définition du schéma [B18 , B16 , A23]
En étudiant les effets de la gravitation sur les rayons
lumineux, j'avais ébauché
un schéma d'approximation similaire (à une
différence
près) au schéma PN standard utilisé en RG, mais le
sens
général de ce schéma restait assez obscur. Cette
obscurité
s'épaississait lorsque j'essayais d'étudier des effets de
rayonnement
gravitationnel - dans ce cas, en effet, il fallait
considérer, non plus x' 0 :=
t, mais x0 := ct,
comme variable temporelle, de façon à se retrouver avec
un
d'alembertien au lieu d'un laplacien. Pour essayer de construire un
schéma
asymptotique cohérent, donc incluant un petit paramètre
que
l'on puisse vraiment faire tendre vers 0, j'ai cherché à
définir
une famille (S_epsilon) de systèmes de corps massifs
constitués
de fluides parfaits, indexée par le paramètre de
force-de-champ
classique epsilon, et qui justifie vraiment le
procédé de développement par rapport à 1/c
[B18]. (L'hypothèse
de fluides parfaits n'est pas contraignante en pratique, et pourrait
facilement
être levée, au prix de refaire les calculs. Mais je
considère
qu'il faut se donner une loi d'état, de façon à
disposer
d'un système clos d'équations.)
Puisque le potentiel newtonien, U = GM/r pour un
corps sphérique, est par définition en epsilon^2,
on est conduit à admettre, bien sûr, que le champ de
vitesses u est en epsilon (cf. une orbite circulaire);
et, souhaitant que les dimensions spatiales soient du même ordre
de
grandeur pour tous les membres de la famille, i.e. soient d'ordre 0 en epsilon,
on est conduit à admettre que les masses Mi
et le champ de densité rho sont en epsilon^2.
Alors, en changeant les
unités de temps et de masse pour le système S_epsilon:
[T]_epsilon = [T]/epsilon, [M]_epsilon = [M].epsilon^2,
les champs U, rho, et u, deviennent
déjà d'ordre 0, et le petit paramètre epsilon
devient proportionnel à 1/c (avec c
évalué dans les nouvelles unités). Pour que
le champ de pression p soit aussi d'ordre 0 dans les nouvelles
unités, et avec une loi d'état indépendante de epsilon
dans les nouvelles unités, il faut qu'en fait (en
unités invariables) p soit en epsilon^4 (et donc
que la loi d'état dépende de epsilon). Je me suis
ensuite aperçu [A23] qu'en partant d'un
système de champs U, rho, p, et u
obéissant aux équations newtoniennes (équations
d'Euler-Poisson),
et en leur appliquant cette transformation, on obtenait une famille de
solutions
exactes de ces mêmes équations (comme la vitesse est en epsilon,
il faut intégrer dans cette définition le fait que les
temps caractéristiques sont en 1/epsilon).
On a ainsi la limite "champs faibles" de la théorie newtonienne,
qui
est donc triviale: dans les unités variables, les champs sont
indépendants du petit paramètre.
Cette transformation de similarité exacte n'a
évidemment pas lieu dans la théorie
étudiée, car les équations y sont
compliquées par la présence de la métrique, qui
dépend du champ de gravitation. Mais une famille de
systèmes
est en fait une famille de (solutions de) problèmes aux limites
pour
les équations concernées. Or l'équation de champ (8) est hyperbolique, et le
problème aux limites naturel est le problème aux
conditions initiales [A23]. La définition de
la limite newtonienne de la théorie semble alors s'imposer: on
applique la transformation de similarité newtonienne aux
conditions initiales. Les
champs "matière" sont en effet communs, à de petites
adaptations
près, à la théorie newtonienne et à une
théorie
"relativiste" telle que celle-ci. Il reste à définir
l'équivalent
du potentiel newtonien, mais c'est assez évident dans cette
théorie
scalaire. La limite newtonienne d'une théorie "relativiste" doit
imposer
à la métrique de tendre vers la métrique plate
lorsque epsilon tend vers 0. On trouve alors que, pour cette
théorie, le champ
est un équivalent naturel du potentiel newtonien. Dans les
unités dépendant de epsilon introduites, tous les
champs pertinents sont d'ordre 0 (à l'instant initial, et donc
dans son voisinage), de plus epsilon est proportionnel à
1/c; or seul 1/c2 intervient dans les
équations, donc je postule des développements de Taylor
en 1/c2 (au moins jusqu'à un certain ordre: en
fait je n'ai étudié que le premier ordre; il existe aussi
des arguments de réversibilité pour justifier cette
parité). Dans ce schéma PN "asymptotique",
il est important d'écrire les développements des conditions
initiales.
Après avoir construit ce schéma, j'ai appris qu'en RG
un schéma du même type avait été
proposé par Futamase et Schutz (1983) (F&S). Dans mon
schéma, on part d'un système auto-gravitant à
support (spatial) compact très général, tandis que
la condition initiale posée par F&S
pour la métrique spatiale et sa dérivée temporelle
est
très particulière; ceci est lié au fait qu'en RG,
la
donnée justement de ces conditions initiales-ci doit satisfaire
quatre
"équations de contrainte" non-linéaires (qui sont les
composantes
temps-temps et temps-espace des équations d'Einstein). Il
pourrait
donc se révéler difficile de développer un
schéma
"asymptotique" assez général en RG. Le changement
d'unités,
justifiant les développements formels en 1/c2,
ne figure pas dans F&S. Enfin, leur schéma n'est pas
comparé de manière précise avec le
schéma PN "standard",
consistant à développer le champ gravitationnel, mais pas
les
champs "matière", selon 1/c2.
J'ai montré, pour la théorie scalaire, que le
schéma
standard est incompatible avec cette interprétation asymptotique
des
développements en 1/c2 [A23,
B22].
ii) Equations de mouvement des centres de
masse (EMCM) [A25-26 , A32 , B22]
Dans une théorie relativiste, toutes les formes
d'énergie
doivent à la fois contribuer au champ de gravitation et
être
soumises à son action. Il n'est donc pas évident de
décider
quelle densité doit être utilisée pour
définir
un centre de masse pertinent. Deux arguments me conduisent à
faire
le choix de la densité de masse-au-repos rho (prise dans
le référentiel privilégié): a)
cette densité obéit à l'équation de
continuité
usuelle, au moins à l'approximation 1PN, ce qui permet de
commuter dérivation temporelle et barycentration; b)
la masse-au-repos se relie bien aux observations astronomiques, puisque
c'est
bien la présence de matière au sens usuel, et donc
caractérisée
par rho, qui conduit à l'émission
électromagnétique
localisée par le télescope. En ajoutant à rho
de la masse-énergie cinétique et potentielle (comme cela
est
fait dans la littérature sur la RG), on perd le critère a)
et l'on s'éloigne du critère b),
mais les équations finales peuvent être plus simples. Les
EMCM
s'obtiennent en intégrant dans le volume de chaque corps les
composantes
spatiales des équations locales de mouvement de l'approximation
1PN.
Dans le schéma "asymptotique" que j'utilise, ces
équations
locales se séparent en équations exactes
d'ordre 0 et 1 (en identifiant les puissances du petit paramètre
1/c2), ce qui n'a pas lieu dans le schéma
standard [A23, B22]. Il en est
donc de même pour les EMCM [A25],
qui ont ainsi une structure fort différente dans les deux
schémas.
En particulier, les EMCM pour les corrections 1PN (équations
d'ordre
1) font intervenir de nombreuses intégrales des champs d'ordre 0
(newtoniens) U, rho_0, p0 et u0,
et dépendent donc de la structure
du corps et de son mouvement interne. A cause de la séparation
entre
les équations d'ordre 0 et 1, on voit mal comment on pourrait
faire
disparaître cette influence, et ceci semble indépendant de
la théorie considérée.
Pour obtenir des EMCM utilisables, j'utilise deux simplifications
qui ont lieu dans le système solaire: a) le fait que les
corps importants sont quasi-sphériques, et b) la bonne
séparation entre les corps. Le point a) est pris en
compte en supposant, seulement pour le calcul des corrections
1PN, que dans chaque corps la densité newtonienne rho_0
est sphérique, donc aussi la pression p0 et
le potentiel newtonien propre. La bonne séparation permet de
définir un petit paramètre eta (le maximum du
rapport entre le rayon d'un corps et sa distance aux autres corps).
Pour la prendre en compte correctement, il semble donc à nouveau
nécessaire
d'introduire une famille de systèmes, cette fois une famille de
systèmes
1PN (les équations 1PN du schéma asymptotique
étant
des équations exactes qui forment un système clos). Dans
un premier temps [A26],
j'avais cru pouvoir m'en dispenser, mais en procédant ainsi
j'étais
incapable d'assigner un ordre précis en eta
à chaque terme des EMCM, et ne pouvais comparer que certains
couples
de termes entre eux. A cause de cela, j'avais négligé
dans
les équations finales certains termes qui se sont
révélés
numériquement importants. Cette famille de systèmes 1PN
bien
séparés est introduite, là encore, par une famille
de
conditions initiales [A32].
Les équations finales dépendent de trois
paramètres
de structure par corps, et aussi de la vitesse de rotation propre de
chaque
corps [A32].
iii) Limite d'un corps ponctuel et violation du principe
d'équivalence faible [A33
, B23]
Il était intéressant de se demander si l'influence de
la
structure du corps pouvait subsister à la limite d'un corps
ponctuel.
Ceci constituerait une violation du "principe d'équivalence
faible",
selon lequel l'accélération d'un très petit corps
dans
un champ de gravitation est la même pour tous les corps. La
validité
de ce principe ne fait aucun doute en théorie newtonienne, mais
n'est,
somme toute, nullement évidente a priori dans une théorie
relativiste
de la gravitation, sauf si l'on considère des particules
d'épreuve.
De telles particules, par définition, ne contribuent pas au
champ,
et à cause de ceci la plupart des théories (y compris la
théorie
étudiée) prédisent en effet que
l'accélération
est la même pour toutes. Mais en fait un corps massif, aussi
petit
soit-il, contribue au champ de gravitation: même en
théorie
newtonienne, ce champ n'est pas du tout négligeable dans le
corps
lui-même, et s'il apporte une contribution globale nulle au
mouvement
du centre de masse du corps, c'est par suite du principe
d'action-réaction
qui s'applique en théorie newtonienne. Mais ce dernier principe
ne
peut même pas être formulé dans un
théorie
non-linéaire, donc dans une telle théorie l'influence du
champ
propre peut a priori subsister à la limite d'un corps ponctuel.
Pour définir cette limite de façon rigoureuse, j'ai
une
fois de plus considéré une famille: une famille de
systèmes
1PN, dont les conditions initiales ne dépendent du petit
paramètre
xi que par la taille du corps numéroté 1, qui est
justement xi. Ceci me permet d'évaluer les limites quand
xi
tend vers 0 des différents termes de la correction 1PN à
l'accélération.
L'un de ces termes est le quotient par M (la masse du
corps dont
on cherche l'accélération) de l'intégrale, dans le
volume
de ce même corps, de
(où h
est la partie non-euclidienne de la métrique spatiale), qui
provient
des termes spatiaux de la connexion dans l'équation dynamique (10).
Ce terme serait présent également si l'on appliquait le
même
traitement en RG. Dans la théorie étudiée, h dépend des
dérivées spatiales du potentiel newtonien U, et fi
contient donc les dérivées secondes de celui-ci. Or, la
partie
propre de ces dérivées secondes est d'ordre 0 en xi,
et dépend de la structure interne du corps. Pour cette raison,
l'accélération PN du corps dépend de sa structure
à la limite d'un corps ponctuel. Ceci ne peut se produire avec
la métrique de l'approximation PN standard de la RG en jauge
harmonique, car sa partie spatiale est conforme à la
métrique euclidienne, mais je pense que cela pourrait se
produire dans une autre jauge (cf. la métrique de
Schwarzschild). J'ai évalué l'ordre de grandeur de la
violation du principe d'équivalence faible dans ma
théorie: il est dangereux, mais peut rester compatible avec les
expériences testant ce principe. Je note que l'analyse de ces
expériences
(qui utilisent en général une balance de torsion) est
purement
newtonienne, ce qui me paraît surprenant compte-tenu de l'ordre
de
grandeur des corrections PN et de la précision extrême
invoquée.
II.6. Mécanique céleste dans le système solaire [A29 , A30 , A31 , B21 , B22]
Pour tester une théorie alternative en mécanique céleste, il ne suffit pas d'intégrer soigneusement sur ordinateur les EMCM, en prenant les valeurs des paramètres dans la littérature astrodynamique, et de comparer le résultat de l'intégration avec une éphéméride de référence, pour deux raisons:L'ajustement des EMCM de la théorie scalaire utilise la réinitialisation [A29] mentionnée plus haut, et des transformations de Lorentz pour aller et venir du référentiel privilégié de la théorie au référentiel barycentrique du système solaire [B21 , B22]. Il se révèle délicat et dangereux d'ajuster les masses lors d'une intégration globale du système solaire (ce point est confirmé par des essais antérieurs du JPL: il est préférable de déterminer la masse de chaque planète grâce à l'analyse de son approche par une sonde spatiale; ces analyses constituent un gros travail qui reste à effectuer pour cette théorie); je dois donc laisser les masses à leurs valeurs standard. Probablement à cause de cela, je dois aussi, pour le moment, négliger l'effet de la rotation propre des corps. Dans ces conditions (et dans l'état actuel, perfectible, du programme d'intégration), j'obtiens un écart maximum de 3''7 sur le 20ème siècle (trouvé pour la longitude de Mercure, donc directement comparable aux fameuses 43''), après ajustement sur 1956-2000. Un point important est que la valeur optimale trouvée pour la vitesse absolue V est d'environ 3 km/s, ce qui n'est pas négligeable. Autrement dit, le fait que la théorie ait un référentiel privilégié ne semble pas rédhibitoire.
II.7. Schéma post-minkowskien "asymptotique" et rayonnement gravitationnel [A34 , B24]
Les études sur le rayonnement gravitationnel en RG partent généralement d'une linéarisation des équations de la théorie, qui conduit, en jauge harmonique, à la "formule du quadrupôle". Il n'est pas difficile de procéder à cette linéarisation dans la théorie étudiée, et ainsi d'obtenir l'équivalent de cette formule. Etant donné le haut degré de précision des observations (des intervalles de temps entre les signaux successifs reçus de "pulsars binaires") et de l'accord trouvé entre celles-ci et le modèle de "timing" fondé sur cette formule, et même si l'on peut élaborer des justifications de ce modèle en passant par des calculs post-newtoniens menés jusqu'à un ordre suffisamment élevé, il serait néanmoins intéressant de disposer d'une justification directe de ce type de calculs.
III. Lien avec les autres interactions
: électromagnétisme classique,
mécanique quantique
III.1. Equations de Maxwell dans un champ de gravitation [B13]
En RG, on passe des équations de Maxwell dans un espace-temps plat à celles valables en présence d'un champ de gravitation, caractérisée par un espace-temps courbe, en remplaçant les dérivées partielles en coordonnées galiléennes (i.e. les dérivées covariantes par rapport à la métrique plate) par les dérivées covariantes par rapport à la métrique lorentzienne courbe, en coordonnées quelconques. (Ce remplacement ne fixe les équations que si l'on part des équations pour le champ électromagnétique, et non de celles pour le 4-potentiel, car ces dernières sont du deuxième ordre, or les dérivées covariantes ne commutent pas. Cette difficulté est grave pour les équations d'ondes quantiques, pour lesquelles on n'a pas toujours d'équations du premier ordre "naturelles".) La théorie étudiée n'est pas une théorie métrique (malgré la présence de deux métriques d'espace-temps, dont la métrique courbe gamma, qui est reliée aux mesures d'espace et de temps de la même façon qu'en RG), parce que les particules d'épreuve ne suivent pas les géodésiques de gamma. Il faut donc procéder autrement pour généraliser les équations de Maxwell en présence d'un champ de gravitation.III.2. Identité du mouvement des photons et du flux d'énergie électromagnétique dans le vide [B13]
Le lien doit être fait entre les trajectoires des photons et les équations de Maxwell modifiées, c'est à dire entre l'optique géométrique et l'optique ondulatoire dans un champ de gravitation. La théorie doit donc dire quel type particulier de champ électromagnétique peut être considéré comme une "poussière de photons", dont chacun suit par définition une trajectoire à vitesse constante c, solution de la deuxième loi de Newton pour une particule n'ayant pas de masse-au-repos et soumise à une force purement gravitationnelle. Les équations de Maxwell modifiées de la théorie expriment la dynamique du champ électromagnétique soumis à la gravitation et à l'opposé de la force de Lorentz. Toutefois, en plus de ces deux forces qui lui sont extérieures, le continuum électromagnétique sera en plus soumis, en général, à des forces intérieures, comme n'importe quel milieu continu. Pour que sa dynamique soit localement celle d'un photon, il faut donc annuler à la fois la force de Lorentz et ces forces intérieures. L'annulation de la force de Lorentz revient simplement à annuler le 4-courant, c'est à dire à se placer à l'extérieur des milieux chargés, donc "dans le vide" au sens de la physique classique.Pour le tenseur énergie-impulsion Tem du champ électromagnétique, la condition qu'il soit un carré tensoriel équivaut à imposer que les deux invariants du champ électromagnétique soient nuls (ce résultat est d'ailleurs connu), ce qui caractérise une "onde pure".
III.3. Interprétation de la correspondance hamiltonien-opérateur d'ondes [B15 , A22]
De nos jours, la "correspondance quantique", associant un opérateur différentiel linéaire à un hamiltonien classique, est postulée de façon axiomatique, éventuellement après l'avoir motivée par quelques exemples élémentaires. Etant donnée l'importance cruciale de cette correspondance, tout progrès vers sa compréhension semble intéressant. Il se trouve que, pour une équation d'ondes linéaire, le vecteur d'onde se propage sur les caractéristiques d'une certaine équation d'ordre 1; lorsqu'on met cette équation sous forme caractéristique, on tombe sur un système hamiltonien, dans lequel le hamiltonien n'est rien d'autre que la relation de dispersion associée à l'équation d'ondes. Or, pour un "mode" vibratoire donné, la correspondance entre la relation de dispersion et l'équation d'ondes est biunivoque. Toutes ces remarques sont dans un livre de G. B. Whitham, un spécialiste des ondes classiques. Elles fournissent la base de l'essai d'interprétation que je propose pour la correspondance quantique.III.4. Solutions "solitons" de l'équation de Schrödinger [B15 , A22]
Poursuivant mon essai d'interprétation, je me suis demandé s'il était possible d'arriver de façon naturelle aux problèmes de valeurs propres (PVP) qui interviennent en mécanique quantique (MQ). En ce qui concerne les PVP pour l'énergie, on sait qu'ils entrent en jeu dès lors qu'on postule que les niveaux d'énergie correspondent à des états stationnaires. Pour la quantité de mouvement, on définit en MQ un "état de quantité de mouvement" par la propriété que sa fonction d'onde est une onde plane, en ne considérant d'ailleurs que la dépendance spatiale de la fonction d'onde. Une onde plane n'est, bien sûr, pas une fonction de carré intégrable, propriété qu'on exige pourtant des fonctions d'onde quantiques. De plus, il est facile de montrer qu'une onde plane (avec sa dépendance temporelle sinusoïdale) ne peut pas être solution de l'équation de Schrödinger sauf si le potentiel est constant, i.e. dans le cas d'une particule libre.
III.5. Equation d'ondes de Klein-Gordon
dans un champ de gravitation [B15]
Avant même de chercher à "quantifier" la
gravitation,
il importe d'écrire la mécanique quantique "usuelle" dans
un
champ de gravitation, et donc de trouver un cadre permettant
d'étendre
les équations d'onde (et ce qu'on en fait) à un
espace-temps
courbe. Il se pose alors la question de la covariance recherchée
pour
ces équations. L'interprétation
proposée
de la correspondance quantique dans le cadre de la "mécanique
ondulatoire"
conduit à restreindre fortement le choix possible
des systèmes de coordonnées. En effet, pour que la fonction Pi soit
bien définie, il faut se limiter à des changements
"linéaires dans l'infinitésimal". D'autre part, la
définition même de la vitesse de groupe et le rôle
joué par les systèmes hamiltoniens imposent
d'opérer une séparation claire entre l'espace
et le temps, la coordonnée de temps étant en fait
fixée
à un changement d'échelle près. Dans un
espace-temps
plat, ceci conduit à utiliser des coordonnées
galiléennes
dans un référentiel d'inertie choisi a priori, et il se
trouve
heureusement qu'on obtient ainsi des équations invariantes de
Lorentz
(si l'on part d'un hamiltonien qui l'est déjà). Dans une
théorie
de la gravitation reposant sur un espace-temps courbe, il n'est en
général
pas possible de restreindre ainsi le choix de cordonnées d'une
façon
qui ne soit pas arbitraire et donc dénuée de sens
physique.
Cela n'est possible que pour une théorie à
référentiel
privilégié, telle que la théorie que
j'étudie.
Dans une telle théorie, une (et une seule) classe de
systèmes
de coordonnées stable par les changements "linéaires dans
l'infinitésimal",
et fixant la coordonnée de temps, apparaît naturellement:
c'est
la classe des systèmes qui sont liés au
référentiel
privilégié, localement géodésiques pour la
métrique
spatiale dans ce référentiel, et dont la
coordonnée
de temps est, à un facteur près, la coordonnée
privilégiée (ce que j'appelle le "temps absolu" T).
Toutefois, dans le cas particulier d'une métrique statique,
on a dans toute théorie métrique un
référentiel
privilégié et une coordonnée de temps
privilégiée.
Mais la difficulté se
pose indépendamment de toute interprétation de la
correspondance
quantique, comme on peut le voir en considérant
l'équation d'ondes relativiste la
plus simple, à savoir l'équation de Klein-Gordon. Si l'on
veut
obtenir une extension de cette équation à un espace-temps
courbe,
on peut d'abord tenter d'utiliser la correspondance quantique en
partant
de la "longueur" invariante du 4-vecteur quantité de mouvement,
mais
l'équation obtenue dépendra du système
de coordonnées choisi. Il y
aura d'ailleurs ambiguïté sur cette équation,
même
dans un système fixé, à cause de l'influence de
l'ordre
dans lequel on écrit les opérateurs de position et de
quantité
de mouvement. On peut alors songer à simplement transposer
l'écriture
valable en relativité restreinte, en remplaçant les
dérivées
partielles par les dérivées covariantes; mais ceci est
également
ambigü, parce que l'équation est du deuxième ordre
et
que les dérivées covariantes ne commutent pas.
Pour appliquer au cas de l'équation de Klein-Gordon la
correspondance
quantique, avec l'interprétation proposée qui restreint
le
choix des coordonnées, il fallait donc me restreindre, soit
à
une théorie à référentiel
privilégié,
soit au cas statique. Dans ce dernier cas, la dynamique est identique
dans la théorie étudiée et dans une théorie
métrique.
Je me suis donc placé dans le cadre de la théorie
scalaire,
mais sans utiliser la forme particulière postulée pour la
métrique:
les résultats obtenus dans le cas statique sont donc valables
tels
quels pour une théorie métrique. J'ai trouvé que,
justement,
la dynamique d'une particule d'épreuve dans la théorie
étudiée
dérive d'un hamiltonien classique si et seulement si on est dans
le
cas statique. Dans ce cas, on peut donc appliquer la correspondance
quantique
non-ambigüe
correspondant à l'interprétation proposée. Dans
l'extension
ainsi obtenue de l'équation de Klein-Gordon, l'opérateur
d'ondes
se trouve coïncider exactement avec celui qui intervient au
premier
membre de l'équation (6)
du champ gravitationnel scalaire dans la théorie
étudiée.
Cette extension garde donc un sens dans le cas général
(non-statique),
mais dépend de l'hypothèse d'un référentiel
privilégié,
et ne coïncide pas avec l'extension usuellement choisie de
l'équation.
En conclusion, l'analyse du sens mathématique de la
"mécanique ondulatoire" conduit
à trouver que la présence d'un champ de gravitation brise
l'invariance
de Lorentz en faisant apparaître un référentiel
privilégié,
de la façon même qui intervient dans la théorie
scalaire
étudiée.
A. Revues à comité de lecture
A8. M. ARMINJON, " A theory of gravity as a pressure force. I. Newtonian space and time ", Rev. Roum. Sci. Techn. - Méc. Appl. 38, N° 1, 3-24, 1993. PDF version from scanning the printed paper: part 1 (967 kb) ; part 2 (924 kb) ; part 3 (953 kb).
A9. M. ARMINJON, " A theory of gravity as a pressure force. II. Lorentz contraction and ‘relativistic’ effects ", Rev. Roum. Sci. Techn. - Méc. Appl. 38, N° 2, 107-128, 1993. PDF version from scanning the printed paper: part 1 (964 kb) ; part 2 (860 kb) ; part 3 (874 kb).
A15. M. ARMINJON, "
Energy and equations of motion in a tentative theory of gravity with a
privileged reference frame ", Arch. Mech. 48, N°1,
25-52, 1996. HTML
version (Symbol characters may be misinterpreted). PDF version
(from electronic paper henceforth): part 1 (193 kb)
; part 2
(209 kb).
A16. M. ARMINJON, " On the extension of Newton’s second law to theories of gravitation in curved space-time", Arch. Mech. 48, N°3, 551-576, 1996. HTML version (Symbol characters may be misinterpreted). PDF version: part 1 ; part 2.
A18. M. ARMINJON, " Scalar theory of gravity as a pressure force ", Rev. Roum. Sci. Techn. - Méc. Appl.42, N°1-2, 27-57, 1997. HTML version (Symbol characters may be misinterpreted). PDF version: part 1 ; part 2. N.B.: the first version of this work (almost identical to the present one) dates back to end 1992, it is well anterior to [A15] and [A16].
A19. M. ARMINJON, " Post-Newtonian approximation of a scalar theory of gravitation and application to light rays ", Rev. Roum. Sci. Techn. - Méc. Appl.. 43, N°2,135-153, 1998.
A20. M. ARMINJON, " On the possibility of matter creation/destruction in a variable gravitational field ", Analele Universitatii Bucuresti - Fizica 47, 3-21, 1998.
A22. M. ARMINJON, " On the relation Hamiltonian - wave equation, and on non-spreading solutions of Schrödinger’s equation ", Nuovo Cimento 114B, N°1, 71-86, 1999.
A23. M. ARMINJON, " Asymptotic expansions for relativistic celestial mechanics ", Romanian Journal of Physics, 45, N° 5-6, 389-414 (2000).
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A28. M. ARMINJON, "Accelerated expansion as predicted by an ether theory of gravitation", Physics Essays 14, N°1, 10-32 (2001).
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A30. M ARMINJON, "Proper initial conditions for long-term integrations of the solar system", Astronomy & Astrophysics 383, 729-737 (2002).
A31. M ARMINJON, "A numerical solution of the inverse problem in classical celestial Mechanics, with application to Mercury's motion", to appear in Meccanica (2003).
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A33. M ARMINJON, "Equations of motion of the mass centers in a scalar theory of gravitation: the point particle limit", submitted.
A34. M ARMINJON, "Gravitational effects on
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B. Actes de
congrès avec comité de lecture (physique théorique)
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B15. M ARMINJON, " Remarks on the mathematical origin of wave mechanics and consequences for a quantum mechanics in a gravitational field ", 6th. Int. Conf. " Physical Interpretations of Relativity Theory " (London, 1998), Proceedings (M.C. Duffy, edr.), British Soc. Philos. Sci. /Univ. of Sunderland, 1998, pp. 1-17.
B16. M. ARMINJON, " On asymptotic approximations for celestial mechanics in relativistic theories of gravitation ", Semi-Plenary Lecture, 1999 Summer School "Nonlinear Oscillations in Mechanical Systems", St Petersbourg, 1-8 Sept. 1999. Text appeared in the Proceedings (D.A. Indeitsev & V.A. Palmov, edrs., Institute of Problems of Mechanical Engineering / Russian Academy of Sciences, St Petersburg).
B17. M ARMINJON, " The scalar ether-theory of gravitation and some implications ", Invited Lecture, 23rd. International Workshop on the Fundamental Problems of High Energy Physics and Field Theory (Protvino, 21-23 Juin 2000), Proceedings (I. V. Filimonova & V. A. Petrov, eds.), Inst. for High Energy Physics, Protvino, 2000, pp. 200-210.
B18. M. ARMINJON, " Weak-field approximation of a scalar theory of gravitation and the propagation effects of gravity ", 6th. Int. Conf. " Physical Interpretations of Relativity Theory", Late Papers (M.C. Duffy, edr.), British Soc. Philos. Sci. /Univ. of Sunderland, 2000, pp. 1-13.
B19. M. ARMINJON, " On a scalar theory of gravitation", Ninth Marcel Grossmann Meeting on General Relativity (Roma, 2000), Proceedings (V. G. Gurzadyan, R. T. Jantzen, R. Ruffini, eds.), World Scientific, 2002, pp. 1084-1085.
B20. M. ARMINJON, " Cosmology in a scalar ether theory of gravitation ", 7th. Int. Conf. " Physical Interpretations of Relativity Theory " (London, 2000), Proceedings (M.C. Duffy, edr.), British Soc. Philos. Sci. /Univ. of Sunderland, 2000, pp. 1-15.
B21. M. ARMINJON, " The scalar ether-theory of gravitation and its first test in celestial mechanics ", 5th Friedmann International Seminar on Gravitation and Cosmology, (João Pessoa, Brazil, 23-30 April 2002), Int. J. Mod. Phys. A17, 4203-4208 (2002).
B22. M. ARMINJON, " Testing a theory of gravity in celestial mechanics: a new method and its first results for a scalar theory ", 8th. Int. Conf. " Physical Interpretations of Relativity Theory " (London, September 2002), submitted to the Proceedings (M.C. Duffy, edr.), British Soc. Philos. Sci. /Univ. of Sunderland, to appear. There is an improved version posted on the arXiv server (2003).
B23. M. ARMINJON, "Point-particle limit in a scalar theory of gravitation and the weak equivalence principle", Rencontres de Moriond "Gravitational waves and experimental gravity" (Les Arcs, France, March 2003), submitted to the Proceedings (J. Dumarchez, ed.).
B24. M. ARMINJON, "Gravitational Energy Loss and Binary Pulsars in the Scalar Ether-Theory of Gravitation", 4th Conf. on Physics Beyond the Standard Model (Tegernsee, Germany, June 2003), to appear in the Proceedings (H. V. Klapdor-Kleingrothaus, ed.).